p'tis gateaux sureau-framboise

En manque de produits sauvages frais, j'ai fait quelques expériences avec les plantes séchées trouvées chez l'herboriste du coin. Pour l'instant, me voilà condammée à boire des tisanes d'ortie (bon pour la purification du sang et la reconstitution des globules rouges, diurétique et fortifiant); mes pâtisseries aux orties séchées sont peut-être très saines, mais je dois revoir mes dosages...

Essayez plutôt les fleurs de sureau séchées, à infuser dans un liquide: lait, crème ou eau. La tisane de sureau est utilisée pour lutter contre les refroidissements, le rhume, la grippe, les rhumatismes.

Faire bouillir 2 dl de crème, ajouter 2 c s (10 gr) de fleurs de sureau séchées, retirer du feu.
Laisser infuser 10 minutes, filtrer et pressez les fleurs pour récupérer la crème.
Verser la crème parfumée dans un grand bol, et rajouter :
150 gr de farine d'épautre
2 c c de levure chimique
1 pincée de sel
100 gr de sucre
2 jaunes d'oeuf
Mélanger le tout pour obtenir une pâte lisse, rajoutez 2 blancs d'oeufs battus (ev un filet de lait si la pâte semble trop épaisse).
Verser dans des mini-moules beurrés, enfoncer une framboise (surgelée) dans chaque gâteau, et faire cuire au four 10-12 minutes à 180°

Je ne prétends pas me soigner avec ces gâteaux, mais je me sens déjà mieux!!

sirop de navet

J'ai retrouvé une vieille recette qui, à défaut de me guérir, me va pas me ruiner.
Aphone depuis maintenant 5 jours, je suis prête pour tester le sirop de navet:

Creuser un navet.
Le remplir de sucre (candi) (j'ai mis du sucre brun) + 1 c s d'eau
Laisser reposer une nuit, à température ambiante.
Le sirop qui s'est formé devrait soigner le mal de gorge et la toux.

Se conserve un ou deux jours, ensuite changer de navet !

le fourneau voyageur

Adrienne Barman, illustratrice genevoise, a sorti son 2e livre de cuisine.
"Le Fourneau voyageur"
Je craque.
Editions La Joie de Lire, Genève, 2007
14,9o euros ou 24 francs suisses

Quelques extraits pour vous prouver qu'il vous faut à tout prix vous procurer cette 2e petite merveille:

Le far breton de Béatrice

Les lentilles de Daniel à l'indienne

Le poulpe au vin de Coco et Marc, qui donne des envies de vacances en Grèce

Les blinis d'Elisa la Russe

le cardon

Pour les fêtes, les Genevois traditionalistes mangent peut-être de la dinde, mais surtout ils l'accompagnent d'un gratin de cardons.


Le cardon est un légume cultivé, et son ancêtre est le chardon sauvage. Son goût est proche de l'artichaut. Les Grecs et les Romains connaissaient déjà ce légume, et les Genevois en cultivent depuis 600 ans; la variété "Cardon argenté épineux de Plainpalais" est labellisée AOC depuis 2003.
Pour plus de détails et des recettes, cherchez le cardon ici: http://www.agirinfo.com/brochures/informationsetrecettes.htm
(Un jour, je serai capable d'insérer des liens dans mes textes, mais ce jour n'est pas encore venu).

Le cardon argenté épineux demande un peu de travail de préparation: il faut enlever ses épines, le couper en troncons et le faire macérer dans un mélange moitié eau et lait pour qu'il ne noircisse pas. Les maraîchers le proposent entier, mais aussi précoupé, cuit ou même en (bonne) conserve artisanale pour les paresseux.

Les troncons de cardons se cuisent 30 minutes dans de l'eau avec un peu de lait. On peut ensuite les faire dorer au four sous une sauce béchamel, mais pour ma part je les arrose simplement de crème et de parmesan, et je les fais gratiner au four.

bricelets salés au carvi

Cet été, en montagne, j'ai découvert le carvi (cumin sauvage). C'est une petite plante de la famille des ombellifères, bisannuelle ou vivace, à fleurs blanches ou rosées, qui pousse dans les prairies de montagne ou sur les chemins.
Ses graines, une fois séchées, dégagent une arôme extraordinaire. J'en avais patiemment récolté un petit pot, et je l'avais un peu oublié. Avec cette recette, ma provision ne va pas résister longtemps.

Bricelets salés au carvi

1 dl de vin blanc
1,3 dl de lait
1 dl d'eau
85 gr de beurre fondu
200 gr de farine
1/2 c c de sel
1 1/2 c c de carvi (à défaut, de cumin)
2 c s d'eau de vie (kirsch, pomme, poire....)
2 c s de parmesan râpé

Mélanger le tout, et laisser la pâte reposer 2 heures. Pour la suite, voir les bricelets au sureau.
Ces bricelets ne peuvent pas être roulés : faire des grands et les couper en 4, ou déposer 4 noisettes de pâte pour en faire 4 petits en même temps: plus difficile, mais très joli; je ne peux pas vous les montrer, ils ont déjà été mangés ...

bricelets parfumés au sureau

En visite chez le fournisseur de gadgets ménagers le moins cher de la ville (Emmaüs), j'ai trouvé ça. Le flash ! Ma grand-mère avait le même, et elle faisait les meilleurs bricelets du monde, et sa recette s'est perdue... Je me souviens juste qu'elle mettait de la crème fraiche un peu aigre dans la pâte. Et que c'était une pro, elle jonglait avec deux fers en même temps.

Voici une recette "riche", pleine de crème, mais tellement bonne... Trouvée dans les notes d'un chroniqueur radio gastronome suisse, Daniel Fazan. Recette à peine modifiée, excellente référence.

J'ai obtenu 50 à 55 pièces, sans compter ceux que j'ai mangé à mesure. Il fallait vérifier que c'était vraiment bon !

6 dl de crème 35%
200 gr de sucre ( j'ai mis 180 gr)
300 gr de farine
1 dl d'eau ( j'ai mis 1 dl de sirop de sureau non dilué)
1 pincée de sel ( j'ai aussi rajouté 1 c c de sucre vanillé)
le jus d'un citron

Mélanger tous les ingrédients, laisser reposer la pâte 2 heures. Faire chauffer le fer ouvert 15 minutes, graissez-le avec un pinceau, et verser une cuillère à soupe de pâte. Fermer le fer, comptez jusqu'à 10, lentement, ouvrez le fer, attrappez le bricelet doré avec 2 fouchettes, attention c'est chaud, posez-le à plat sur une planche en bois, et roulez-le, vite avant que ça refroidisse.
A conserver dans des boîtes métalliques!


Saviez-vous que le bricelet était une spécialité suisse-romande ?

le muesli du Docteur Bircher

Pour commencer l'année 2008, j'ai eu envie de retrouver la vraie recette d'un plat très suisse, presque aussi connu que le chocolat au lait et la fondue:
Le bircher. Petit déjeuner adoré ou abhorré des petits suisses, c'est selon, qui a pris le nom de son inventeur, dans la même veine que les Kellogs ou le pain Graham. Max Bircher aurait dû devenir une icône de la gastronomie suisse, comme Betty Bossy.

Dictionnaire suisse-romand: Le terme de birchermüesli, de Bircher (nom propre) et Müesli (mot suisse alémanique, diminutif de Mues "compote, purée, bouillie"), désigne un mets diététique inventé à la fin du XIXe siècle par le médecin et diététicien zurichois Maximilian Oskar Bircher-Benner (1867 - 1939). La diffusion de ce terme, comme celle du produit qu'il désigne, n'est pas limitée à la Suisse. Toutefois, la forme abrégée bircher est propre à la Suisse romande. En France et au Quebec, on emploie müesli ou musli.
Le Docteur Max Bircher préconisait une alimentation à base de produits crus, ce qui lui valut d'être rayé de l'ordre des médecins: à la fin du 19e siecle, la bourgeoisie mangeait de la viande, et les conceptions révolutionnaires de ce pionner dérangaient. Les fruits, les céréales et les légumes étaient considérés comme des produits mineurs, juste bons à nourrir les pauvres (et les femmes). N'importe, ce médecin nutritioniste révolutionnaire installa en 1904 une petite clinique privée au dessus de Zürich; il y remit en forme quelques célébrités: Rainer Maria Rilke, Thomas Mann, Hermann Hesse. Au programme: hygiène et horaires de vie stricts, gymnastique, sport, hydrothérapie, jardinage, grand air, etc. Ce médecin adorait la montagne, et racontait que cette bouillie lui avait été servie par une charmante bergère ... La clinique lui survévut quelques années, soignant aussi quelques enfants anémiques rescapés de guerre.
Attentive à la sauvegarde du folklore suisse et surtout addict de tous les vieux gadgets culinaires, je suis l'heureuse propriétaire d'une râpe modèle "Original Dr Bircher", le truc inusable que l'on trouvait dans tous les placards de cuisine suisses, en passe de devenir un collector.


La recette originale:
Par personne:
1 c s de flocons d'avoine mis à tremper la veille dans un peu d'eau (juste les recouvrir de liquide)
1 c s de lait concentré sucré
le jus d'un demi citron
200 gr de pommes râpées
1 c c de noix moulues (ou noisettes ou amandes)
mélanger, et c'est tout.

Pour ma part, j'y rajoute quelques raisins secs au moment du trempage, et quelques framboises (cueillies toutes fraiches du congélateur).


Je dédie ce bircher à Madonna, pour quand elle en aura marre de son porridge matinal.
Et à vous tous (et surtout toutes) qui me lisez et m'envoyez des petits messages adorables, je vous souhaite une année 2008 gourmande, goûteuse et goulue.